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Encore une journée

Voilà, qu'est-ce qu'on peut bien faire dans un pays comme le Tchad toute la journée? Même si on essaie de se lever vers 5 heures le matin (juste à temps pour entendre les Muezzins appeler à la prière), la journée passe vite. Après le culte personnel le matin, préparation d'une invitation pour le dîner (déjeuner) à midi pour les gens du centre, et avant de finir il faut aller acheter le pain, manger, amener Anaïs à l'école, juste ici comme en Suisse (sauf le Muezzin).

Après on a commencé à planifier une petite salle de bains pour notre case de passage. Alors un ami m'a trouvé un bon maçon (on verra), mais il ne parle que l'Arabe. ça me donnera la possibilité de travailler un peu cette langue, trop souvent enfui sous les salutations.

D'abord on (essaie) de discuter un peu le prix, la taille, les matériaux à utiliser et tout ça. Puis vient la partie intéressante: aller acheter le matériel. Vu qu'il y a pas de Brico-Coop ou monsieur Brico ou autre dans le coin, il faut s'arranger, et surtout connaître les prix. Sinon on est cuit. Alors d'abord départ aux petits magasins à côté pour le ciment (encore monté dans le prix), les bars de fer et autres petites choses. Après d'abord en ville pour le reste.

Alors, les briques ne sont pas jolis, mais un monsieur dit qu'il peut amener des jolis briques depuis dehors de la ville (bien sûr que tout le monde me dit après qu'il ne sont pas jolis du tout). Le sable et gravier étant trop cher, on va chercher ailleurs. Pendant que les maçons cherchent le sable, je vais faire un dépannage d'ordinateur chez un ami fromager qui me dit: "tu veux du sable? Fallait me le demander!" Comme ça, le moment ou les maçons m'appellent pour me dire qu'ils ne trouvent pas de camion de sable (parce que la police est en train de faire beaucoup de contrôles de route, et que ça coûte cher), je leur dit que j'en ai trouvé. Au moins ça...

Amener les maçons à mon ami qu'il puisse les ramener chez eux, avant encore passer chercher les enfants (plus un autre, parce que son père ne peut pas être à l'école à temps), priant pour ne pas rencontrer trop de polices (de toute façon ils commencent à me connaître - la dernière fois ils m'ont juste arrêté pour dire "bonjour"), manger, et prêt pour la deuxième moitié au centre.

Au centre, soit j'enseigne, et j'essaie de ne pas me laisser déranger, soit je me mets dans le bureau du directeur, et c'est la maison d'abeilles. Entre le monsieur qui vient pour télécharger des films religieux, les étudiants qui ont des questions sur l'informatique, ceux qui se trompent entre le secrétariat et la direction (et je n'ai toujours pas fini les invitations) vient encore mon employé préféré avec une offre irrésistible d'ordinateurs provenant d'un cybercafé en faillite.

Bon, faut quand même aller y voir. Même que le prix est assez intéressant pour le Tchad (seulement deux fois ce qu'on paye en Suisse), je fais le difficile. D'une part j'ai d'autres projets pour le centre (un nouveau groupe pour pouvoir enfin utiliser notre climatisation, faire encore une extension et améliorer d'autres mures et toits), d'autre part il le faut pour faire du bon business (le lendemain je deviens trop gourmand, et l'achat tombe à l'eau. Pas grave).

Retour au bureau, enfin essayer de finir les invitations (pourquoi OpenOffice n'a pas plus de graphiques incorporés?), discuter avec la comptable sur le projet d'achats informatique (aura-t-on enfin une photocopieuse?) dans mon bureau qui a le néon cassé (il n'aime pas les fluctuations de courant ici au Tchad) et avec les moustiques qui attaquent - chouette.

Le reste vous connaissez - acheter le pain - manger LA FONDUE (il nous restait un dernier paquet - jalousement gardé pour un bon moment) - mettre les enfants au lit - surfer pendant 30 minutes (c'est la fête - il y a du courant et l'ADSL marche!), 21h00 éteindre les lumières. Prêt pour mardi...